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rité, lorsqu’enfin, dans les premières années du siècle suivant, Marie-Angélique Arnaud entreprit d’y introduire la réforme. Cette zélée religieuse était née en 1591 : elle prit l’habit en 1599, à l’abbaye de Saint-Antoine de Paris, et fit profession à Maubuisson le 29 octobre 1600. Elle n’avait pas encore onze ans accomplis, quand, par un abus assez commun dans ce temps-là, elle fut nommée abbesse de Port-Royal, et c’est à l’âge de dix-sept ans seulement qu’elle commença à rétablir la règle dans son abbaye. Peu de temps après, elle se transporta dans plusieurs autres monastères qu’elle réforma pareillement. Enfin, après avoir édifié tout le monde par sa sagesse et sa piété, elle donna encore un exemple éclatant de son humilité et de son désintéressement, en introduisant au couvent de Port-Royal l’élection triennale des abbesses, et en se démettant elle-même de son titre en 1630.

Il serait trop long de parler ici des querelles théologiques que les Jésuites suscitèrent si long-temps contre Port-Royal, et pendant lesquelles l’abbaye fut défendue avec tant de génie par Pascal et le célèbre Arnaud[1]. Mais on n’oubliera pas que l’ab-

  1. Voir l’Abrégé de l’Hist. de Port-Royal, par Racine.