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On est réduit à des conjectures, pour expliquer comment il put se faire que le séjour des abbés de Cluny servît de théâtre à des comédiens. Il faut croire qu’à cette époque l’abbé de l’ordre n’y résidait pas, et que le gardien de l’hôtel, en son absence, laissa ces comédiens s’y établir, en se faisant payer sans doute sa complaisance. Cette supposition n’est pas si invraisemblable, « la corruption de ce temps estant telle que les farceurs, bouffons… etc… avoient tous crédit auprès du roi »[1]. On sait en effet qu’Henri III avait fait venir des histrions de Venise ; qu’il avait laissé jouer leurs farces dans la salle même des États de Blois, et qu’il leur permit ensuite de se fixer à l’hôtel de Bourbon, près le Louvre. L’exemple donné par ce monarque a donc pu faire tolérer temporairement

  1. L’Étoile, Journal de Henri III, 27 juillet 1577.