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dans une glorieuse Afrique. C’est à ma nation que, du plus profond de mon cœur, j’applique souvent les magnifiques promesses du prophète : « Au lieu que tu as été abandonnée et haïe, tellement qu’il n’y avait personne qui passât vers toi, je te mettrai dans une élévation éternelle et dans une joie qui durera de génération en génération[1] ! »

« Vous me traiterez d’enthousiaste ; vous me direz que je n’ai pas assez considéré et posé ce que j’entreprends. J’ai tout examiné, mon ami, je sais à quoi je m’expose et connais mes enjeux. — Je vais à Libéria, non comme à une terre de romanesques espérances, j’y vais comme au champ du labour. — J’y vais pour y travailler des deux bras, — pour y travailler vigoureusement ; y travailler contre toute espèce de difficulté, de découragement, y travailler enfin jusqu’à ce que je meure. C’est là pourquoi j’y vais. Sur ce point, je pense, vous m’accorderez que je ne cours nul risque d’être désappointé.

« Quoi que vous puissiez penser de ma résolution, ne me retirez pas votre confiance, votre amitié, et soyez sûr que, quoi que je fasse, j’agis dévoué de cœur et d’âme, — tout entier à mon peuple. Georges Harris. »

Quelques semaines après, l’auteur de cette lettre, sa femme, ses enfants, sa sœur et sa belle-mère s’embarquaient pour l’Afrique ; et si nous ne sommes trompés, le monde aura plus tard de leurs nouvelles.

Nous n’avons rien de particulier à dire des autres personnes dont nous avons entretenu le lecteur. Un mot seulement sur Topsy et miss Ophélia ; et un chapitre d’adieu à notre ami George Shelby.

Miss Ophélia emmena Topsy avec elle dans l’État de Vermont, à l’inexprimable surprise du corps réfléchi, solennel, des gens sérieux qui, à la Nouvelle-Angleterre,

  1. Isaïe, ch. IX, verset 15.