qu’il revint verser aussitôt dans la gorge de Tom.
« Oh ! Tom, dit Quimbo, nous avons été bien méchants, bien cruels pour toi !
— Je vous pardonne de tout mon cœur, murmura faiblement Tom.
— Oh ! Tom, dis-nous qui est Jésus ? — dis-le-nous, demanda Sambo. Ce Jésus que tu voyais toute la nuit à côté de toi, qui est-il ? »
Ces mots rappelèrent l’âme défaillante prête à prendre son vol. Elle s’épancha en quelques énergiques paroles sur le miraculeux Sauveur, — sa vie, sa mort, sa présence éternelle, — sa puissance pour sauver.
Ils pleurèrent tous deux, — ces hommes farouches ! ils pleurèrent.
« Pourquoi jamais rien entendre, rien savoir de tout ça ? dit Sambo. Mais je crois ! — je puis plus m’en empêcher ! Seigneur Jésus, ayez pitié de nous.
— Pauvres créatures, dit Tom, je suis content d’avoir enduré tout ce que j’ai souffert si cela vous peut gagner à Jésus ! Ô Seigneur, accorde-moi ces deux âmes, je t’en supplie ! »
La prière fut exaucée.
CHAPITRE XLII.
Le jeune maître.
Deux jours après, un jeune homme conduisait une voiture légère à travers l’avenue des arbres de Chine ; jetant les rênes sur le cou du cheval, il s’élança à terre, et demanda à voir le propriétaire de l’habitation.
Ce voyageur était George Shelby. Pour savoir comment il se trouvait là, il faut nécessairement retourner un peu en arrière.