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Douce et consolante croyance,
Qu’autour de la couche où tu dors
Planent, voltigent en silence,
Les esprits vénérés des morts.


CHAPITRE XXXIV.


Voyez les larmes de ceux qu’on opprime et qui n’ont point de consolation.
_____Ecclésiaste, ch IV, verset 1.


Tom fut bientôt familiarisé avec tout ce qu’il y avait à espérer ou à craindre de son nouveau genre de vie. Travailleur habile et expérimenté, il était, de plus, prompt et fidèle, par habitude et par principe. Dans sa disposition paisible, il espérait, à force d’application et de zèle, se préserver, du moins en partie, des maux de sa situation. Il voyait autour de lui assez de souffrance et de misère pour avoir le cœur navré ; mais il se promit de travailler avec une religieuse patience, et de s’en remettre à Celui qui juge dans sa justice, tout en nourrissant une vague espérance qu’un moyen de salut pourrait encore s’offrir.

Legris prenait note en silence de la capacité de Tom. Il le considérait comme un manœuvre des plus profitables ; mais il ressentait pour lui un éloignement secret, antipathie naturelle du méchant pour le bon. Il voyait clairement que toutes les fois que sa violence et sa brutalité tombaient sur le faible, Tom le remarquait. L’atmosphère de l’opinion est si subtile, qu’elle se fait sentir sans paroles, et que même la pensée muette d’un esclave peut fatiguer le maître. Tom manifestait de diverses façons une tendresse de cœur pleine de pitié qui, étrange et nouvelle pour ses compagnons de souffrance,