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la famille, dit madame Shelby en souriant. Mais quand comptes-tu partir ?

— Oh ! je comptais pas : seulement, y a Sam le noir, qui descend à la rivière demain avec les poulains ; et il a dit qu’il pourrait m’amener : de sorte que j’ai justement fait mon paquet. Si maîtresse veut, moi partir avec Sam demain matin ; maîtresse me donner ma passe, et m’écrire un petit mot de commandation.

— Eh bien, Chloé, je m’en occuperai, si M. Shelby y consent. Je vais lui en parler. »

Madame Shelby monta, et tante Chloé, ravie, retourna chez elle faire ses préparatifs.

« Eh bien, massa Georgie, vous savez pas ? je m’en y vas à Louisville, demain ! dit-elle au jeune maître qui, en entrant dans la case, la trouva occupée à réunir les petites hardes de Polly. Je pensais visiter toutes les petites affaires et les rélargir un brin. Mais je m’en y vas, massa Georgie ! — Je m’en y vas gagner quatre dollars par semaine ! et maîtresse les mettra tous de côté pour racheter mon vieux !

— Hourra ! dit Georgie, voilà un coup d’État ! Comment t’en vas-tu, tante Chloé ?

— Demain avec Sam. À présent, massa Georgie, faut vous asseoir là pour écrire à mon vieux, et lui conter tout ça. — Vous voulez bien ?

— Certes oui, dit Georgie. Oncle Tom sera joliment content d’avoir de nos nouvelles. Je vais courir à la maison chercher du papier et de l’encre. Et je pourrai lui annoncer en même temps la naissance des petits poulains, et le reste : tu sais, tante Chloé.

— Certainement, massa Georgie. Allez vite pendant que je vais vous accommoder un brin de poulet, ou quelque autre bonne bouchée. Vous ne ferez plus de bons soupers comme chez votre pauv’ tantine ! »