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— Oh ! que si bien ! maître Saint-Clair a fait faire tout exprès ce grand coffre-là ; mais je pétris dessus ; j’y mets un tas de choses ; et c’est pas commode à lever, voyez-vous !

— Pourquoi ne pas pétrir vos biscuits sur la table à pâtisserie ?

— Seigneur, miss ! est-ce qu’elle est pas toujours encombrée de plats, d’assiettes, d’une chose, de l’autre ? n’y a pas plus de place qu’il en faut ! Allez !

— Mais vous pourriez laver vos plats et les ranger à mesure.

— Laver mes plats ! s’écria Dinah à tue tête, sa colère prenant le dessus de son respect habituel. Je voudrais bien savoir en quoi les dames s’entendent à notre ouvrage ? Quand donc le maître aurait-il son dîner, si je passais mon temps à laver la vaisselle et à ranger ? En tout cas, c’est ce que miss Marie ne m’a jamais commandé.

— Eh bien ! voilà encore ici des oignons !

— Eh Seigneur, oui, reprit Dinah, les voilà !… Impossible de me rappeler où je les avais mis ! et dire que je les avais serrés dans cette vieille flanelle ces petits amours d’oignons ! tout juste pour le ragoût d’aujourd’hui. C’est-il de la chance ! »

Miss Ophélia souleva un des paquets d’herbes aromatiques.

« Pour ce qui est de ça, je prie miss de n’y pas toucher, dit résolument Dinah. J’aime à avoir mes choses, là où je sais les trouver.

— Mais vous n’avez pas besoin de trous aux papiers, je suppose ?

— C’est commode, tout de même, pour faire passer les herbes au travers.

— Oui, mais elles ont passé aussi dans le tiroir, comme vous voyez.

— Je crois bien ! pour peu que miss continue de mettre