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assez de témoins qui pourraient en attester la fidélité. Ce que l’auteur a vu et su par elle-même des événements racontés paraîtra en son temps.

C’est une consolation d’espérer que, comme les douleurs et les crimes du monde s’allègent et s’effacent de siècle en siècle, le jour viendra où des esquisses de ce genre n’auront d’autre valeur que d’enregistrer, pour mémoire, des maux depuis longtemps évanouis.

Quand une nation éclairée et chrétienne aura, sur les rivages d’Afrique, des lois, une langue, une littérature. Les scènes des temps qu’elle a passés dans la terre de servitude ne seront plus pour elle, que ce qu’étaient pour les Hébreux les souvenirs de l’Égypte, un motif de plus d’élever un cœur reconnaissant vers celui qui l’aura rachetée.

Car, tandis que les politiques discutent, et que les hommes s’égarent entraînés par le flux et reflux des intérêts et des passions, la grande cause de la liberté humaine est dans les mains de celui duquel il est dit :

« Il ne se trompera point ni ne se précipitera point jusqu’à ce qu’il ait établi sa justice sur la terre.[1]

« Car il délivrera le misérable qui criera à lui, et l’affligé et celui qui n’a personne qui l’aide.[2]

« Il garantira leur âme de la fraude et de la violence, et leur sang sera précieux devant ses yeux.[3] »

Harriet Beecher Stowe
  1. Isaïe XXXII, verset 4
  2. Psaume LXII, verset 12
  3. Psaume LXII, verset 14