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de son âme ! Les barons français en pleurent et la plaignent.

CCLXIX

AUDE la Belle est allée à sa fin. Le roi croit qu’elle est évanouie, il a pitié d’elle, il pleure. Il la prend par les mains, la relève ; sur les épaules, la tête retombe. Quand Charles voit qu’elle est morte, il mande aussitôt quatre comtesses. À un moutier de nonnes on la porte ; toute la nuit, jusqu’à l’aube, on la veille ; au long d’un autel bellement on l’enterre. Le roi l’a hautement honorée.

CCLXX

L’EMPEREUR est rentré à Aix. Ganelon, le félon, en des chaînes de fer, est dans la cité, devant le palais. Contre un poteau des serfs l’ont attaché ; ils entravent ses mains par des courroies de cuir de cerf, ils le battent fortement de verges et de bâtons. Il n’a point mérité d’autres bienfaits. À grande douleur il attend là son jugement.

CCLXXI

IL est écrit dans la Geste ancienne que de maints pays Charles manda ses vassaux. Ils sont assemblés à Aix, à la chapelle. C’est le haut jour