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L’un dit à l’autre : « Bientôt Charles sera sur nous. »

CLVII

Les païens disent : « L’empereur revient. De ceux de France entendez sonner les clairons. Si Charles vient, il y aura parmi nous du dommage. Si Roland survit, notre guerre recommence ; l’Espagne, notre terre, est perdue. » Quatre cents se rassemblent, portant le heaume, de ceux qui s’estiment les meilleurs en bataille. Ils livrent à Roland un assaut dur et âpre. Le comte a de quoi besogner pour sa part. »

CLVIII

Le comte Roland, quand il les voit venir, se fait plus fort, plus fier, plus ardent. Il ne leur cédera pas tant qu’il sera en vie. Il monte le cheval qu’on appelle Veillantif. Il l’éperonne bien de ses éperons d’or fin ; au plus fort de la presse, il va tous les assaillir. Avec lui, l’archevêque Turpin. Les païens l’un à l’autre se disent : « Ami, venez-vous en ! De ceux de France nous avons entendu les cors : Charles revient, le roi puissant. »

CLIX

Le comte Roland jamais n’aima un couard, ni un orgueilleux, ni un méchant, ni un cheva-