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première partie. — la relativité restreinte.

théorie. On voit qu’il est tout d’abord essentiel de dégager des observations les éléments invariants, c’est-à-dire ceux qui sont indépendants de tout système de référence.

Le temps absolu. — Dans la conception ancienne, un postulat fondamental est celui qui fait jouer au temps le rôle d’invariant : c’est l’hypothèse du temps universel et absolu. Cherchons quelle peut être l’origine de cette notion de temps absolu.

Imaginons un certain nombre de systèmes de référence en mouvement les uns par rapport aux autres ; dans chaque système se trouve un observateur, immobile par rapport à son système.

Deux événements et se produisent pour l’observateur d’un des systèmes, est antérieur à Pourquoi se croit-on obligé d’admettre que est nécessairement antérieur à dans tous les systèmes ?

Cela tient à ce qu’on suppose implicitement que a pu être la cause de ou tout au moins à ce qu’on admet que l’événement aurait pu influencer l’événement Il serait évidemment absurde de supposer que, pour certains observateurs, l’effet puisse être antérieur à sa cause : on est donc conduit à penser que l’ordre de succession de deux événements est toujours bien déterminé, qu’il est le même dans tous les systèmes.

Demandons-nous maintenant pourquoi on admet que a toujours pu être prévenu de c’est parce qu’on suppose la possibilité d’une causalité pouvant se propager instantanément. Or cette possibilité, non seulement est compatible avec la mécanique rationnelle, mais est exigée par la mécanique puisqu’on admet la conception du solide parfait : avec une tige rigide, on aurait pu signaler instantanément la production du premier événement au point où le second va se produire et influencer ce second événement.

La notion de possibilité d’une propagation instantanée entraîne celle de simultanéité absolue : deux événements simultanés dans un système sont simultanés dans tous les autres. Il résulte de là que la durée qui sépare deux événements et est la même pour tous les observateurs : considérons, en effet, deux systèmes et dans chacun desquels les observateurs ont des horloges identiques Prenons comme événement origine du temps dans chacun des systèmes ; se produit à l’époque du système et à l’époque du système la simultanéité étant absolue, les indications et des deux horloges constituent deux événements simultanés, non seulement pour les observateurs des systèmes et mais pour tout observateur ; cela signifie que les heures marquées sont les mêmes pour tous les observateurs : l’intervalle de temps séparant et est absolu.