Page:Becquerel - Exposé élémentaire de la théorie d’Einstein et de sa généralisation.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
PRINCIPE DE RELATIVITÉ


Le point de vue d’Einstein. — Pour rendre compte de l’insuccès de toutes les expériences électromagnétiques[1] ou optiques par lesquelles on avait cherché à révéler le mouvement absolu, pour exprimer les faits de la façon la plus simple, M. Einstein a énoncé les principes suivants :

PRINCIPE DE RELATIVITÉ.Les lois des phénomènes physiques sont les mêmes dans tous les systèmes en translation uniforme les uns par rapport aux autres.

Ce principe constitue l’extension aux phénomènes électromagnétiques et optiques du principe de relativité de la mécanique. Sous la forme précédente il est restreint au cas de la translation uniforme.

PRINCIPE DE LA PROPAGATION ISOTROPE DE LA LUMIÈRE.Dans tout système en mouvement de translation uniforme (c’est-à-dire dans lequel ne règne aucun champ de force d’inertie), la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions : cette vitesse ne dépend pas de l’état de mouvement de la source lumineuse.

Ce principe particulier, conforme au principe de relativité (restreint), a pour conséquence immédiate que l’expérience de Michelson ne devait rien donner. Le mouvement de la terre sur son orbite peut, pendant la courte durée d’une expérience, être considéré comme rectiligne et uniforme ; si la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions, les franges d’interférences gardent évidemment une position invariable quand on tourne la plate-forme de l’appareil de Michelson.

Nous verrons bientôt comment le principe de relativité, joint à la loi de propagation isotrope de la lumière, exige une transformation radicale des notions d’espace et de temps.


  1. Diverses expériences électromagnétiques ont conduit à des résultats négatifs.
3. BECQUEREL