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Georges m’a été soumis jusqu’à ce jour, je compte bien le guider encore après son mariage. J’ai élevé mon fils très sévèrement, je crois vous l’avoir dit, aussi est-ce un enfant comme il y en a peu. Il n’a jamais fait de dettes et, ce qui n’est pas moins rare, il ne s’est pas dissipé avec les femmes. J’en connais quelques-unes cependant qui n’auraient pas demandé mieux. Mon fils a reçu une éducation complète ; il parle trois langues ; il est musicien ; il a un joli nom, de bonnes manières, des principes religieux, si avec tout cela il ne va pas loin, c’est que le monde sera bien changé. (Changeant de ton.) Dites-moi, puisqu’il est question de Georges et que j’agis toujours pour lui, j’avais prié mon notaire de réparer un oubli sur le contrat, votre mari en a-t-il eu connaissance ? MADAME VIGNERON Je ne pourrais pas vous le dire. MADAME DE SAINT-GENIS Vous vous souvenez que M. Vigneron, après avoir fixé l’apport de Mlle Blanche à deux cent mille francs, nous a demandé de se libérer par annuités.

MADAME VIGNERON C est le contraire, madame. Mon mari, avant toute chose, a déclaré que pour doter sa fille il exigerait du temps. Alors vous lui avez parlé de garanties, d’une hypothèque à prendre sur ses maisons en construction, et il a refusé. Enfin on