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VIGNERON C’est papa Vigneron qui l’a élevé, cet enfant-là. Mets cet argent dans ta poche et plus vite que ça. Amuse-toi, fiston, je veux que tu t’amuses. Fais le monsieur, fais le diable, fais les cent dix-neuf coups. Mais minute ! Sorti d’ici, tu es ton maître ! ici, devant tes sœurs, de la tenue, pas un mot de trop, pas de lettres qui traînent surtout. Si tu as besoin d’un confident, le voici. JUDITH Nous t’attendons, mon père, pour le second couplet. VIGNERON, après avoir tiré sa montre. Vous le chanterez sans moi le second couplet. Il prend son chapeau et se dirige vers la porte ; il s’arrête, promène les yeux sur son petit monde, et revient comme un homme qui est bien où il est et a regret de s’en aller. Madame Vigneron, approche un peu. Mme Vigneron s’approche, il passe un bras sous le sien.. Judith, lève-toi. Même jeu, Venez ici, jeunes filles. Si je m’écoutais, mes petits amours, je repasserais ma robe de chambre et j’attendrais le dîner avec vous. Malheureusement ma besogne ne se fait pas toute seule et je n’ai pas de rentes pour vivre sans travailler. Ça viendra peut-être, quand je serai propriétaire. Mais il faut attendre, primo, que mes maisons soient construites et secundo, que mes enfants soient établis. Qui aurait dit que cette gamine de Blanche, la plus jeune, entrerait la première en ménage ? À qui