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plus d’une fois sans souper. Je me rattrape. C’est bête, c’est vilain, ça me fait mal, mais je ne sais pas résister. quittant Marie, Et puis je crois que j’ai tort de lire le Siècle après, mon déjeuner, ça alourdit mes digestions. Il froisse le journal et en remontant la scène le jette sur le canapé ; ses regards se portent sur Judith ; celle- ci, assise au piano, le dos tourné, paraît réfléchir profondément ; il va à elle à petits pas et lui crie à l’oreille.. Judith ! JUDITH Oh ! mon père, je n’aime pas ces plaisanteries-là, tu le sais bien. VIGNERON Ne vous fâchez pas, mademoiselle, on ne le fera plus. Judith, raconte-moi un peu ce qui se passe… dans la lune. JUDITH Moque-toi de moi maintenant. VIGNERON Où prends-tu que je me moque de toi ? J’ai une fille, qui s’appelle Judith. Est-elle ici ? Est-elle ailleurs ? Comment le saurais-je ? On ne l’entend jamais. JUDITH Je n’ai rien à dire. VIGNERON On parle tout de même.