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en doutez bien un peu, de ce qui m’amène. MARIE Non, je vous assure. DUPUIS Vrai ? Vous ne vous dites pas : si M. Dupuis vient nous voir, au bout de tant de temps, c’est qu’il a bien besoin de son argent ?

MARIE Expliquez-vous mieux. DUPUIS J’aurais donné beaucoup mademoiselle, beaucoup, pour ne pas vous faire cette visite. Quand j’ai appris la mort de votre père, j’ai dit à ma femme : je crois, bien que M. Vigneron nous devait encore quelque chose, mais baste, la somme n’est pas bien grosse, nous n’en mourrons pas de la passer à profits et pertes. Je suis comme ça avec mes bons clients. M. Vigneron en était un ; jamais de difficultés avec lui ; entre honnêtes gens, ça devrait toujours se passer ainsi. Malheureusement, vous savez ce que sont les affaires, bonnes un jour, mauvaises le lendemain ; ça ne va pas fort en ce moment. Vous comprenez. MARIE Il me semblait bien, monsieur Dupuis, que mon père s’était acquitté avec vous.