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demander du courage, à elle. Quels remords aurais-je plus tard, si sa santé réclamait des soins que nous ne pourrions pas lui donner ! Et Judith ? Ah ! Judith, je pense bien à elle aussi. Qui sait ce que peut devenir une jeune fille, la meilleure, la plus honnête, quand sa tête travaille et que le hasard ne lui fait pas peur ! Tiens, je suis soulagée d’un poids depuis que ce mariage est décidé. Il sera ce qu’il voudra, blâmable, intéressé, bien douloureux aussi ! mais je préfère encore un peu de honte et des chagrins que je connaîtrai à des inquiétudes de toutes sortes qui pourraient se terminer par un malheur. Essuie tes yeux, qu’on ne voie pas que nous avons pleuré. Rentre Bourdon suivi de Teissier ; Teissier se dirige en souriant vers Marie, Bourdon l’arrête et lui indique de saluer d’abord Mme Vigneron.


Scène VIII

MADAME VIGNERON, MARIE, BOURDON, TEISSIER. TEISSIER Je suis votre serviteur, madame. (Allant à Marie.) Est-ce bien vrai, mademoiselle, ce que vient de me dire Bourdon, vous consentez à devenir ma femme ? MARIE C’est vrai. TEISSIER