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MARIE M. Teissier doit savoir que jamais je ne consentirais à me séparer d’elle. BOURDON Pourquoi vous en séparerait-il ? Vos sœurs sont charmantes, madame votre mère est une personne très agréable. Teissier a tout intérêt d’ailleurs à ne pas laisser sans entourage une jeune femme qui aura bien des moments inoccupés. Préparez-vous, mademoiselle, à ce qui me reste à vous dire. Teissier m’a accompagné jusqu’ici ; il est en bas ; il attend une réponse qui doit être cette fois définitive ; vous risqueriez vous-même en la différant. C’est donc un oui ou un non que je vous demande. MADAME VIGNERON En voilà assez, monsieur Bourdon. J’ai bien voulu que vous appreniez à ma fille les propositions qui lui étaient faites ; mais si elle doit les accepter, ça la regarde, je n’entends pas que ce soit par surprise, dans un moment de faiblesse ou d’émotion. Au surplus, je me réserve, vous devez bien le penser, d’avoir un entretien avec elle où je lui dirai de ces choses qui seraient déplacées en votre présence, mais qu’une mère, seule avec son enfant, peut et doit lui apprendre dans certains cas. Je n’ai pas, je vous l’avoue, une fille de vingt ans, pleine de cœur et pleine de santé, pour la donner à un vieillard.