Que pensez-vous ? MADAME VIGNERON Je pense, monsieur Bourdon, si vous voulez le savoir, que plutôt que de promettre à ma fille la fortune de M. Teissier, vous auriez mieux fait de lui conserver celle de son père. BOURDON Vous ne sortez pas de là, vous, madame. (Revenant à Marie.) Eh bien ? mademoiselle, vous connaissez maintenant les avantages immenses qui vous seraient réservés dans un avenir très prochain ; je cherche ce que vous pourriez opposer encore, je ne le trouve pas. Quelques objections de sentiment peut-être ? Je parle, n’est-ce pas, à une jeune fille raisonnable, bien élevée, qui n’a pas
de papillons dans la tête. Vous devez savoir que l’amour n’existe pas ; je ne l’ai jamais rencontré pour ma part. Il n’y a que des affaires en ce monde ; le mariage en est une comme toutes les autres ; celle qui se présente aujourd’hui pour vous, vous ne la retrouveriez pas une seconde fois. MARIE M. Teissier, dans les conversations qu’il a eues avec vous, a-t-il parlé de ma famille ? BOURDON De votre famille ? Non. (Bas.) Est-ce qu’elle exigerait quelque chose ?