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s vôtres. Il est toujours intéressant pour nous de voir se débattre les parties. MARIE N’augmentez pas mon embarras. Si ce mariage doit se faire, j’aimerais mieux en courir la chance plutôt que de poser des conditions. BOURDON, souriant toujours. Vraiment ! (Marie le regarde fixement.) Je ne mets pas en doute vos scrupules, mademoiselle ; quand on veut bien nous en montrer, nous sommes tenus de les croire sincères. Teissier se doute bien cependant que vous ne l’épouserez pas pour ses beaux yeux. Il est donc tout disposé déjà à vous constituer un douaire ; mais ce douaire, je m’empresse de vous le dire, ne suffirait pas. Vous faites un marché, n’est-il pas vrai, ou bien, si ce mot vous blesse, vous faites une spéculation, elle doit porter tous ses fruits. Il est donc juste, et c’est ce qui arrivera, que Teissier, en vous épousant, vous reconnaisse commune en biens, ce qui veut dire que la moitié de sa fortune, sans rétractation et sans contestation possible, vous reviendra après sa mort. Vous n’aurez plus que des vœux à faire pour ne pas l’attendre trop longtemps. (Se tournant vers Mme Vigneron.) Vous avez entendu, madame, ce que je viens de dire à votre fille ? MADAME VIGNERON J’ai entendu. BOURDON