Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée

de vous un instant. Il ne faut pas m’en vouloir, ma tête se perd dans toutes ces complications et vous avez bien raison de le dire, je ne suis qu’une ignorante. Si je m’écoutais, je resterais dans ma chambre à pleurer mon mari ; mais que dirait-on d’une mère qui ne défend pas le bien de ses enfants ? Elle sanglote et va tomber en pleurant sur le canapé. BOURDON, la rejoignant, à mi-voix. Je me fais fort d’obtenir de Teissier qu’il remette à un autre temps la vente de la fabrique, mais à une condition : vous vous déferez de vos terrains. (Elle le regarde fixement.) Cette condition, qui est toute à votre avantage, vous comprenez bien pourquoi je vous l’indique. Je n’entends pas me donner de la peine inutilement et servir vos intérêts sur un point pendant que vous les compromettez sur un autre. Pause. MADAME VIGNERON, à Rosalie qui est entrée. Qu’est-ce qu’il y a, Rosalie ? ROSALIE C’est M. Merkens qui vient vous voir, madame. MADAME VIGNERON, se levant. C’est bien. Fais entrer. (À Bourdon.) M. Merkens vous tiendra compagnie un instant, voulez-vous, pendant que j’irai consulter mes filles ?