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TEISSIER Avez-vous vu Bourdon ? MARIE Non ; est-ce que nous devions voir M. Boourdon ? TEISSIER Vous pensez bien que cet état de choses ne peut pas durer, ni pour vous, ni pour moi. Douze mille francs que vous me demandez et vingt mille qu’on me doit déjà, total : trente-deux mille francs qui seront sortis de ma caisse. Je ne risque rien sans doute. Je sais où retrouver cette somme. Il faudra bien pourtant qu’elle me rentre. Vous ne vous étonnerez pas en apprenant que j’ai pris mes mesures en conséquence. Ne pleurez pas ; ne pleurez pas. Vous serez bien avancée, quand vous aurez les yeux battus et les joues creuses. Gardez donc ce qui est bien à vous, vos avantages de vingt ans ; une fillette de votre âge, fraîche et florissante, n’est malheureuse que quand elle le veut bien ; vous me comprenez, que quand elle le veut bien. Il la quitte brusquement, prend son chapeau et va à Mme Vigneron. Votre seconde fille vient de me dire que vous aviez besoin de douze mille francs. N’ajoutez rien, c’est inutile. Vous attendez sans doute après, je vais vous les chercher. Il sort précipitamment.