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Avez-vous vu Bourdon ? MADAME VIGNERON Non. Est-ce que nous devions le voir ?

TEISSIER, embarrassé, sans répondre, revenant à Marie. Elles sont bien, vos sœurs, mais ce sont des Parisiennes, ça se voit tout de suite. Pas de fraîcheur. On ne dirait pas, en vous regardant, que vous avez été élevée avec elles. J’ai des roses, l’été, dans mon jardin, qui n’ont pas de plus belles couleurs que vos joues. Il faudra que vous veniez, avec votre mère et vos sœurs, visiter ma maison de campagne. Vous n’êtes plus des enfants, vous n’abîmerez rien. Vous déjeunerez chez vous avant de partir et vous serez rentrées pour l’heure du dîner. Vous n’avez pas beaucoup de distractions, ça vous en fera une. MARIE Ne comptez pas, monsieur Teissier, que nous allions vous voir avant d’être un peu plus tranquilles. Notre situation, vous le savez, n’a pas fait un pas ; elle se complique, voilà tout. Nous sommes tourmentées aujourd’hui par d’anciens fournisseurs qui sont devenus des créanciers très impatients. TEISSIER, embarrassé, sans répondre, revenant à Mme Vigneron. Si vous êtes appelée par vos occupations, madame, ne vous dérangez pas pour moi ; vos