Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais M. de Saint-Genis serait-il plus désintéressé qu’un autre, il a une mère qui calculera pour lui. BLANCHE Sa mère est sa mère. Si elle a des défauts, je ne veux pas les voir. Mais elle est femme et ne voudrait pas que son fils manquât de loyauté envers une autre femme. MARIE Il ne faut pas, ma chérie, que le malheur nous rende injustes et déraisonnables. Les engagements ont été réciproques : si nous ne pouvons plus tenir les nôtres, M. de Saint-Genis se trouvera dégagé des siens. BLANCHE Tu te trompes, sois-en sûre, tu te trompes. Demain, si je disais demain, dans un an ou dans dix, Georges m’épousera comme il le veut et comme il le doit. Ne parlons plus de cela. Mon mariage, vois-tu, ne ressemble pas à tant d’autres qui peuvent se faire ou se défaire impunément, et tu ne sais pas la peine que tu me causes en doutant une minute de sa réalisation. (Pause.) Explique-moi un peu comment nous serions-ruinées ? MARIE Plus tard ; je ne le sais pas bien moi-même. BLANCHE Qui te l’a dit ? MARIE