Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

MARIE J’ai eu tort de te parler d’un malheur qui n’est pas inévitable. La vérité, la voici : je ne vois pas bien clair encore dans nos affaires, mais elles ne me promettent rien de bon. Il est possible cependant qu’elles s’arrangent, à une condition : soyons raisonnables, prudentes, pleines de ménagements avec tout le monde et résignons-nous dès maintenant à passer sur bien des dégoûts. BLANCHE Vous ferez ce que vous voudrez, maman, Judith et toi, je ne me mêlerai de rien. Je voudrais dormir jusqu’à mon mariage. MARIE Ton mariage, ma chérie ! BLANCHE Qu’est-ce que tu penses ? MARIE Je pense bien tristement que ce mariage te préoccupe et peut-être n’est-il plus possible aujourd’hui. BLANCHE Tu juges donc bien mal M. de Saint-Genis pour le croire plus sensible à une dot qu’à un cœur. MARIE Les hommes, en se mariant, désirent les deux.