Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée

affaire excellente, gardons la fabrique. Qui me dit d’abord qu’elle ne périclitera pas ? Qui me dit ensuite que vous-même, après avoir manœuvré habilement, vous ne voudrez pas la vendre pour la racheter à moitié prix ? MARIE Que prévoyez-vous là, monsieur ? TEISSIER Je ne prévois que ce que j’aurais fait moi-même, si j’avais encore quarante ans au lieu de soixante et quelques. En résumé, vos besoins d’argent d’une part, mes intérêts sagement appréciés de l’autre, nous amènent à la vente de notre établissement. Sa situation est très prospère. La mort de son directeur est une occasion excellente, qui ne se représentera pas, pour nous en défaire, profitons-en. Vous n’avez pas autre chose à me dire ? MARIE Ne partez pas, monsieur, avant d’avoir revu ma mère ; elle est plus calme maintenant, elle vous écoutera très volontiers.

TEISSIER C’est inutile. J’ai dit ce qu’il fallait à Mme Vigneron et vous êtes assez intelligente pour lui expliquer le reste. MARIE, après avoir sonné. Faites ce que je vous demande, monsieur. Ma