Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui ne me regardent pas. Que faites-vous, en attendant, de la fabrique ? MARIE Qu’arriverait-il, monsieur, si nous voulions la garder et vous la vendre ? TEISSIER Elle serait vendue. Le cas a été prévu par la loi. MARIE Il y a une loi ? TEISSIER, souriant toujours. Oui, mademoiselle, il y a une loi. Il y a l’article du Code civil qui nous autorise l’un comme l’autre à sortir d’une association rompue en fait par la mort de votre père. Je peux vous mettre à même de vous en assurer tout de suite. (Tirant un volume de sa poche.) Vous voyez quel est cet ouvrage : « Recueil des lois et règlements en vigueur sur tout le territoire français. » Je ne sors jamais sans porter un code sur moi, c’est une habitude que je vous engage à prendre. Il lui passe le volume à une page indiquée ; pendant qu’elle prend connaissance de l’article, il la regarde avec un mélange d’intérêt, de plaisir et de moquerie. Avez-vous compris ? MARIE Parfaitement. Pause. TEISSIER Vous vous appelez bien Marie et vous êtes la seconde fille de Vigneron ?