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un conseil ? On peut dire tout ce qu’on voudra de madame, que sa conduite pèche beaucoup, et qu’elle n’a pas deux idées de suite, mais elle n’est pas grimacière. La voilà qui pleure en ce moment, de vraies larmes qui coulent pour de bon, et dont monsieur le baron ne devrait pas rire. J’engage bien monsieur le baron, s’il veut en arriver à ses fins, à ne pas entrer là comme à la caserne. C’est comme j’ai l’honneur de le lui dire. Nous autres femmes, nous aimons quelquefois les militaires, madame le prouve bien, mais faut-il encore qu’il y ait un sentiment sous leur uniforme.

LE COMTE, lui donnant de l’argent.


Est ce que tu prendrais le parti de ta maîtresse contre moi ?

ADÈLE

Pas plus le sien que le vôtre, monsieur le baron. Je dis ce qui est, mais je ne m’intéresse pas à vos folies malhonnêtes. Il n’y a qu’une personne ici qui ait mon estime, et parlant mon affection : c’est la mère de madame.

LE COMTE

Tu sers bien les gens que tu aimes.

(Il entre à droite.)



Scène VII


ADELE, seule