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HÉLÈNE
En effet, j’admire la puissance de votre esprit et la pureté de votre nature.
MICHEL
Te moques-tu ?
HÉLÈNE
Vous interprétez bien mal mes pensées ; jamais elles n’ont été plus sérieuses ni meilleures pour vous.
MICHEL
Parle alors.
HÉLÈNE
Quelle fatalité gouverne donc la vie ! Pourquoi le hasard, maître de nos destinées, les réunit-il si tardivement ? Vous devriez vous plaindre de son injustice et moi reconnaître son indulgence.
MICHEL
Que veux-tu dire ?
HÉLÈNE
Je vous trouve bien modeste dans vos succès, bien généreux dans vos affections. Un homme comme vous, d’une intelligence droite et supérieure, devait-il rechercher une enfant comme moi, si capricieuse et si légère ?
MICHEL
Oui, tu es bien une enfant pour ignorer ce que tu