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Scène IV

LE BARON, HELENE
LE BARON

Eh bien, mon enfant, vous permettez à un vieux bonhomme comme moi qui vous a vu naître, de vous appeler son enfant, que vient donc de me dire votre excellente mère, que vous ne songez pas à vous marier ?

HÉLÈNE

Laissez ce sujet, monsieur le baron, il m’est pénible. J’espérais presque en vous voyant que vous nous apportiez de bonnes nouvelles.

LE BARON

Votre mère a dans sa poche, chère demoiselle, une réponse aussi satisfaisante que vous pouvez la désirer. Ne me remerciez pas. Vous voyez que pour plaire à une aimable amie comme vous, je n’ai consulté d’abord que ce qui lui était le plus agréable, mais ne puis-je pas me demander aussi ce qui lui serait le plus avantageux ?

HÉLÈNE

J’ai besoin de repos et de recueillement. J’ai besoin d’une occupation régulière et je la voudrais si intéressante qu’elle absorbât toute mon attention, toutes mes pensées, jusqu’à mes souvenirs. J’ai besoin d’une existence grave et disciplinée…