Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

de courage, je te donnerai l’exemple de la fermeté et de la résolution. Où en sommes nous ? Que nous reste-t-il ? Qu’as-tu perdu ?… Tout ?…

DE LA ROSERAYE

Tout !

MADAME DE LA ROSERAYE

Que vas-tu faire ?… Cette fortune qui paraissait si belle à voir ton train et tes dépenses ne s’est pas écroulée en une heure ! Ces bénéfices qu’on croyait si grands ne se sont pas envolés tout à coup. Un homme prévoyant a dû se ménager des ressources, se créer des appuis… supprimer à l’avance toutes les causes de trouble et de gaspillage. Je vais te le dire ce qu’il faut faire… et d’abord jure-moi que tu ne reverras pas une seule fois, une seule minute cette madame de Varennes.

DE LA ROSERAYE

Jeanne !

MADAME DE LA ROSERAYE

Oh ! je ne, suis plus jalouse, va… oublie cette créature frivole et perverse, indigne de toi, elle a égaré ta vie et désolé la mienne ; renonce à ce monde de dissipateurs et de femmes perdues qui me renvoient un vieillard à la place de l’homme charmant que j’ai connu et adoré… Ah ! je te maudirais si sur les ruines de ta maison, seul appui de ta femme et de ta fille écrasées à tes pieds, tu te préoccupais encore d’une société douteuse et libertine qui ne se souviendra pas de toi demain, lor