Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

MADAME DE LA ROSERAYE

Déménagé, non.

LE BARON, distrait

D’où vient que je ne me retrouve plus chez vous ?

MADAME DE LA ROSERAYE

Je vois ce qui vous trompe ; mon mari a fait dernièrement de ce salon son cabinet il a une porte de ce côté (elle montre la seconde porte) qui lui permet d’entrer et de sortir sans être arrêté sur son passage. M. de la Roseraye est si facile et si bienveillant qu’il perdait tout son temps à écouter les affaires des autres.

LE BARON

À merveille. Il me semblait bien que j’avais pris ma route habituelle pour venir ici.

MADAME DE LA ROSERAYE

Avez-vous été satisfait de votre santé, monsieur le baron, depuis votre dernière visite ?

LE BARON

Il n’y a plus que vous, ma bonne madame, qui me donniez encore mon titre de baron auquel je n’ai jamais attaché de prix, vous le savez. La grandeur qui se transmet m’a toujours paru peu de chose auprès de celle qui se conquiert, et j’en fais très-humblement la différence, ayant dédaigné l’une sans pouvoir obtenir l’autre. ? Ma santé est excellente, mes forces restent toujours les mêmes ! l’immensité