De la fin que se proposent les beaux-arts.— L'excès de la mise en scène nuit à l'intégrité du plaisir de l'esprit.— La lecture est la pierre de touche des œuvres dramatiques.— La mise en scène est tantôt une question de goût, tantôt une question d'habileté.
Les arts (et pour plus de simplicité, je ne considérerai ici que la
poésie, la peinture et la musique), les arts, dis-je, n'ont d'autre
but que de nous fournir des impressions auditives, optiques et
intellectuelles. Ils se proposent, pour fin unique: la poésie, le
plaisir de l'esprit; la peinture, celui des yeux et la musique celui
de l'oreille. Tant qu'un de ces trois arts borne son ambition à nous
procurer, dans toute son intégrité, le plaisir particulier pour lequel
il a été créé, il se maintient dans la sphère élevée qui lui est propre;
il déchoit dès qu'il empiète sur le domaine des deux autres. Telles sont
la musique descriptive et pittoresque, et la peinture spirituelle ou
philosophique, genres bâtards, auxquels ne se laissent jamais entraîner
les véritables artistes.
Le cas de la poésie est plus complexe, parce que