De la loi d'apparence.— De l'usage des lorgnettes.— Au théâtre, le sens du toucher ne s'exerce jamais.— Seules les sensations optiques sont directes.— Le théâtre ne nous doit que des apparences.— Des costumes et des toilettes des actrices.
La loi d'apparence est d'un genre différent et a une portée tout autre.
Elle est basée sur ce fait important que, dans les beaux-arts, sur les
cinq sens que nous possédons, deux ne sont jamais exercés, ce sont le
goût et l'odorat, et qu'au théâtre sur les trois sens artistiques, la
vue, l'ouïe et le toucher, deux seulement sont appelés à jouer un
rôle. Les sensations tactiles ne figurent que comme des sensations
ordinairement associées à des sensations optiques, et la sûreté de nos
appréciations est au théâtre constamment mise en défaut par la distance.
Sans doute la plupart des spectateurs sont armés de lorgnettes qui
comblent en partie cette distance, mais il n'y a pas à s'arrêter à cette
objection; car, s'il y a un fait certain, c'est que la lorgnette est
destructive du plaisir théâtral, puisqu'elle a pour effet de rompre
l'illusion que l'on a eu quelquefois tant de peine à produire. La