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famille de l’Émir, et pour tous ceux qui pouvaient apporter le moindre empêchement au voyage d’Istakhar. Les bûcherons mouraient de peur, en voyant courir ces trois horribles fantômes, et ne goûtaient pas trop la société d’Alboufaki. Ce fut bien pire lorsque Carathis leur ordonna de se mettre en route, quoiqu’il fût midi et qu’il fît une chaleur à calciner les pierres ; malgré tout ce qu’ils purent dire, il fallut obéir.

Àlboufaki, qui aimait beaucoup la solitude, reniflait quand il apercevait la moindre habitation, et Carathis, le gâtant à sa manière, se détournait tout de suite. Il arriva de là que les paysans ne purent pas prendre la moindre nourriture sur la route. Les chèvres et les brebis, que la Providence semblait leur envoyer, et dont le lait aurait pu les rafraîchir un peu, s’enfuyaient à la vue du hideux animal et de son étrange charge. Pour Carathis, elle n’avait nul besoin de ces aliments communs, ayant inventé depuis longtemps un