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écoutez les promesses magnifiques qui vous sont faites : alors elle lui tout haut ce qui suit. « Vathek, mon bien-aimé, tu as surpassé mes espérances ; mes narines ont savouré le fumet de tes momies, de tes excellentes cornes, et surtout de ce sang musulman que tu as répandu sur le bûcher. Lorsque la lune sera dans son plein, sors de ton palais, environné de toutes les marques de ta puissance ; que les chœurs de tes musiciens te précèdent au son des clairons et au bruit des timbales. Fais-toi suivre de l’élite de tes esclaves, de tes femmes les plus chéries, de mille chameaux somptueusement chargés, et prends la route d’Istakhar. C’est là que je t’attends ; là, ceint du diadème de Gian Ben Gian, et nageant dans toutes sortes de délices, les talismans des Suleïman, les trésors des Sultans préadamites te seront livrés : mais malheur à toi si dans ta route tu accepter quelque asile. »

Le Calife, nonobstant son luxe ordinaire,