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plus utilement, je vous enverrai un exemplaire italien de votre dernière édition, disposé selon l’ordre de ma traduction. Vous en ferez l’usage que vous voudrez, mais je dois vous dire que la disposition de notre traduction a été généralement approuvée ici, ainsi que votre indulgence pour ce léger changement.

Vous recevrez de Lyon quelques livres que j’y avais envoyés il y a plus de deux mois et demi, et qu’on a eu la négligence de ne pas faire partir. C’est un exemplaire de l’édition in-4o, sans cartons, du livre de l’Esprit, que M. Helvétius vous prie d’accepter de sa part, et un ouvrage d’un M. Boulanger, mort il y a quelques années, qui a vécu dans notre société, et qui avait une tête systématique, s’il en fut jamais, mais chaude, et des idées très-neuves. Vous devez avoir vu le Despotisme oriental, autre ouvrage de sa façon. Je ne perdrai point l’occasion de vous envoyer, dans la suite, les ouvrages un peu piquans que nous aurons. Nous sommes à Paris sous le glaive d’une inquisition très-sévère pour les livres ; mais tout pénètre et passe à la fin, de sorte qu’on trouve ensuite chez les libraires, mis en vente publiquement, à un prix très-modique, les mêmes livres qu’on a poursuivis avec la plus grande violence ; mais on attend longtemps, ou bien il faut mettre aux livres un prix extravagant. Au reste, que dites-vous de cette sublime politique, dont tout l’objet est de faire qu’un livre se débite un peu plus tard ?…

Savez-vous qu’au moment où je vous écris, il s’est déjà fait sept éditions de ma traduction. Cela même me fait espérer de l’humanité ; car voici comment je