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DEUXIÈME LETTRE.

À M. BECCARIA.
Paris, septembre 1766.


Monsieur et mon très-cher frère en philosophie, je vous dois depuis long-temps une réponse ; j’avais différé jusqu’à présent, dans l’espérance de vous envoyer, en vous répondant, les observations dont je vous ai parlé sur votre ouvrage ; mais depuis près de trois mois, mes occupations ne m’ont pas permis de me livrer au travail qu’il faut que je fasse pour les recueillir et les mettre en ordre. J’ai fait pour le ministre de nos finances, un grand travail en un gros volume. Depuis ce travail achevé, je suis allé à Lyon, et de là à Genève, chez M. de Voltaire, avec qui nous avons beaucoup parlé des Délits et des Peines, et qui a pour vous la plus grande estime. Me voici enfin de retour à Paris ; et je profiterai du premier moment que j’aurai, pour rassembler mes observations et celles de mes amis, et vous les envoyer. Comme vous me paraissez dans le dessein de suivre, dans votre première édition, l’ordre que j’ai mis dans la traduction, et que cette nouvelle combinaison de toutes les parties de votre ouvrage serait pour vous très-pénible, et vous prendrait un temps que vous pouvez employer