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RÉPONSE,

TRADUITE DE L’ITALIEN.
Milan, mai 1766.


Permettez-moi, monsieur, d’employer avec vous les formules usitées dans votre langue, comme plus commodes, plus simples, plus vraies, plus dignes par là d’un philosophe comme vous. Permettez-moi aussi de me servir d’un copiste, la lettre que je vous ai écrite étant fort peu lisible. L’estime la plus profonde, la reconnaissance la plus grande, la plus tendre amitié, sont les sentimens qu’a fait naître en moi la lettre charmante que vous avez bien voulu m’écrire. Je ne saurais vous exprimer combien je me tiens honoré de voir mon ouvrage traduit dans la langue d’une nation qui éclaire et instruit l’Europe. Je dois tout, moi-même, aux livres français. Ce sont eux qui ont développé dans mon âme les sentimens d’humanité, étouffés par huit années d’une éducation fanatique. Je respectais déjà votre nom, pour les excellens articles que vous avez insérés dans l’ouvrage immortel de l’Encyclopédie ; et ç’a été pour moi la plus agréable surprise, d’apprendre qu’un homme de lettres de votre réputation, daignait traduire mon Traité