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EXTRAIT DU JUGEMENT
D’UN PROFESSEUR ITALIEN,
SUR LE LIVRE
DES DÉLITS ET DES PEINES.


Les fins et les moyens différens que les législateurs ont employés dans les constitutions des corps politiques, ont entre eux des rapports cachés de convenance et de disconvenance, de connexion et d’opposition, que Beccaria a développés avec le secours de l’analyse, science qu’il possède supérieurement. Sa marche, plus rapide qu’elle ne paraît l’être, et son style laconique, développant souvent plus d’idées qu’il n’en exprime, offre quelquefois un sens différent de celui qu’il semble présenter. Ce livre n’est donc pas fait pour tous les lecteurs ; et qui n’aurait pas la précaution d’en comparer une partie avec l’autre, et de chercher dans les phrases claires et exactes l’intelligence de celles qui sont obscures et équivoques (selon les règles de critique établies pour cette espèce de style), ne saisirait ni la pensée ni les sentimens de l’auteur.

Quoique les principes de Beccaria sur la morale et la politique soient fort opposés à ceux de Hobbes, il a été regardé, par quelques censeurs, comme un de ses partisans les plus zélés.