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l’église, de condamner des hommes à périr dans les flammes ? N’est-ce pas dans le sein même de Rome, sous les yeux du vicaire de Jésus-Christ, dans la capitale de la religion catholique, que l’on remplit aujourd’hui, à l’égard des protestans de quelque nation qu’ils soient, tous les devoirs de l’humanité et de l’hospitalité ? Les derniers papes, et sur-tout celui qui règne à présent, ont reçu et reçoivent avec la plus grande bonté les Anglais, les Hollandais et les Russes ; ces peuples, de sectes et de religions différentes, ont à Rome toute la liberté possible, et personne n’est plus assuré qu’eux d’y jouir de la protection des lois et du gouvernement.

13o « L’auteur du livre des Délits et des Peines représente, sous des couleurs odieuses, les ordres religieux, et sur-tout les moines. »

Il serait difficile de citer un seul endroit de mon livre, qui fasse mention des ordres religieux ni des moines, à moins qu’on n’interprète arbitrairement le chapitre où je parle de l’oisiveté.

14o « L’auteur des Délits et des Peines est un de ces écrivains impies, pour qui les ecclésiastiques ne sont que des charlatans, les monarques des tyrans, les saints des fanatiques, la religion une imposture, et qui ne respectent pas même la majesté de leur créateur, contre lequel ils vomissent des blasphèmes atroces. »

Passons aux accusations de sédition.