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dans une maison mainmortable, devient esclave ; ses collatéraux n’hériteraient pas de ce qu’il aurait acquis ailleurs ; et ses propres enfans sont réduits à la mendicité, s’ils ont passé un an loin de la maison où le père est mort. La province est nommée franche, mais quelle franchise !

Quand on veut poser des limites entre l’autorité civile et les usages ecclésiastiques, quelles disputes interminables ! où sont ces limités ? Qui conciliera les éternelles contradictions du fisc et de la jurisprudence ? Enfin, pourquoi dans certains pays les arrêts ne sont-ils jamais motivés ? Y a-t-il quelque honte à rendre raison de son jugement ? Pourquoi ceux qui jugent au nom du souverain ne présentent-ils pas au souverain leurs arrêts de mort avant qu’on les exécute ?

De quelque côté qu’on jette les yeux, on trouve la contrariété, la dureté, l’incertitude, l’arbitraire. Nous cherchons dans ce siècle à tout perfectionner ; cherchons donc à perfectionner les lois, dont nos vies et nos fortunes dépendent.

FIN DU COMMENTAIRE SUR LE LIVRE DES DÉLITS ET DES PEINES.