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Saint-Cyran étend beaucoup cet argument, qu’en peut prendre pour un pur sophisme ; mais quand il vient à l’explication et aux détails, il est plus difficile de lui répondre. On peut, dit-il, se tuer pour le bien de son prince, pour celui de sa patrie, pour celui de ses parens[1].

    sera par l’aveu et comme par l’entérinement de la raison. Et tout ainsi que la chose publique tient la place de Dieu quand elle dispose de notre vie, la raison de l’homme en cet endroit tiendra le lieu de la raison de Dieu : et comme l’homme n’a l’être qu’en vertu de l’être de Dieu, elle aura le pouvoir de ce faire, pour ce que Dieu le lui aura donné ; et Dieu le lui aura donné, pour ce qu’il lui a déjà donné un rayon de la lumière éternelle, afin de juger de l’état de ses actions. » Pages 8, 9, 16 et 15 du volume intitulé : Question royale et sa décision, Paris, Toussaint Dubray, 1609, in-12, avec privilége du roi. B.

  1. Voici encore le texte de Saint-Cyran :

    « Je dis que l’homme y sera obligé pour le bien du prince et de la chose publique, pour divertir par sa mort les maux qu’il prévoit assurément devoir fondre sur elle s’il continuait de vivre… Mais, pour montrer encore, outre ce que j’en ai déjà dit, l’obligation du père envers les enfans, comme à l’opposite de celle des enfans envers les pères, je crois que sous