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Simon Morin ; mais pourra-t-on s’imaginer qu’il trouva beaucoup de crédit auprès du jésuite Annat, confesseur du roi ? Il lui persuada que ce pauvre Simon Morin établissait une secte presque aussi dangereuse que le jansénisme même. Enfin, ayant porté l’infamie jusqu’à se rendre délateur, il obtint du lieutenant-criminel un décret de prise de corps contre son malheureux rival. Osera-t-on le dire ? Simon Morin fut condamné à être brûlé vif.

Lorsqu’on allait le conduire au supplice, on trouva dans un de ses bas un papier dans lequel il demandait pardon à Dieu de toutes ses erreurs : cela devait le sauver ; mais la sentence était confirmée : il fut exécuté sans miséricorde.

De telles aventures font dresser les cheveux. Et dans quel pays n’a-t-on pas vu des événemens aussi déplorables ? Les hommes oublient partout qu’ils sont frères, et ils se persécutent jusqu’à la mort. Il faut se flatter, pour la consolation du genre humain, que ces temps horribles ne reviendront plus.