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DES DÉLITS ET DES PEINES

Si un tel homme est ambitieux, il pourra s’attendre à une gloire immortelle. S’il est philosophe, les bénédictions de ses concitoyens le consoleront de la perte de son autorité, quand même il ne leur demanderait pas de reconnaissance.

C’est lorsque les sentimens qui nous unissent à la nation commencent à s’affaiblir, que l’on voit aussi ceux qui nous attachent aux objets qui nous entourent, prendre de nouvelles forces. Aussi sous le despotisme farouche, les liens de l’amitié sont-ils plus durables ; et les vertus de familles (vertus toujours faibles), deviennent alors les plus communes, ou plutôt elles sont les seules qui soient encore pratiquées.

Après toutes ces observations, on peut juger combien ont été courtes et bornées les vues de la plupart de nos législateurs.