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sure que cette action devient avantageuse ou nécessaire à l’état social. On ne peut bien déterminer la nature de cette justice, qu’en examinant avec attention les rapports compliqués des inconstantes combinaisons qui gouvernent les hommes.

Si tous ces principes, essentiellement distincts, viennent à se confondre, il n’est plus possible de raisonner avec clarté sur les matières politiques.

C’est aux théologiens à établir les limites du juste et de l’injuste, selon la méchanceté ou la bonté intérieures de l’action. C’est au publiciste à déterminer ces bornes en politique, c’est-à-dire, sous les rapports du bien et du mal que l’action peut faire à la société.

Ce dernier objet ne peut porter aucun préjudice à l’autre, parce que tout le monde sait combien la vertu politique est au-dessous des inaltérables vertus qui émanent de la divinité.