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de montrer des principes contraires à la loi naturelle ou à la révélation, parce qu’il n’en dit rien ?… S’il dit que l’état de guerre précéda la réunion des hommes en société, faut-il le comparer à Hobbes, qui ne suppose à l’homme isolé aucun devoir, aucune obligation naturelle ?… Ne peut-on pas au contraire considérer ce qu’il dit comme un fait, qui ne fut que la conséquence de la corruption humaine et de l’absence des lois ? Enfin, n’est-ce pas se tromper, que de reprocher à un écrivain qui examine les effets des conventions sociales, de ne pas admettre avant tout l’existence même de ces conventions ?…

La justice divine et la justice naturelle sont, par leur essence, constantes et invariables, parce que les rapports qui existent entre deux objets de même nature ne peuvent jamais changer. Mais la justice humaine, ou si l’on veut, la justice politique, n’étant qu’un rapport convenu entre une action et l’état variable de la société, peut varier aussi, à me-