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cimal que la révolution a depuis adopté en France.

La vie d’un grand homme est dans ses ouvrages, a dit Voltaire ; nous n’arrêterons pas plus longtemps le lecteur sur les occupations de Beccaria, puisqu’il ne cherchait plus que les paisibles jouissances de la vie retirée, lorsqu’il mourut d’apoplexie, à l’âge de soixante ans, en l’année 1795, pleuré de tous ceux qui le connurent, mais digne d’être connu et pleuré de tout le genre humain.

Dans l’ancienne Rome, on eût porté son deuil. À Sparte, on lui eût élevé des autels. À Londres, on l’eût comblé d’honneurs.

Si celui qui fit à vingt-six ans le livre immortel des Délits et des Peines, eût vécu dans un pays libre, nous aurions d’autres chefs-d’œuvre, et la postérité ne s’étonnerait pas du silence que Beccaria a gardé le reste de sa vie.