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DE BEBELIUS

67. — LA COMPLAISANCE A DES LIMITES[1]

Un riche marchand, de Vienne en Autriche, avait à la maison une fort belle femme, plusieurs enfants, et, à l’usage de ces derniers, un jeune précepteur.

Notre marchand avait l’âme dévote. Il se levait chaque jour, avant l’aube, et se rendait à la messe du matin, laissant, dans le lit conjugal, une place vide que le jeune précepteur, un étudiant potelé, rose, et bien membru, se dépêchait d’occuper. On mettait les bouchées doubles, on savourait, à fond, chaque minute de cette heure libertine, et le mari, à son retour, trouvait sa femme endormie du sommeil de l’innocence.

Le manège dura des années. À la fin, pourtant, le marchand eut de graves soupçons.

Un soir, la belle est en visite chez sa mère. Alors, se remémorant le proverbe in vino

  1. Livre III, 161. De mercatore et adultera eius uxore.