rant son carnet de bal, ont-elles vite accepté. C’est d’abord madame la maréchale de Roquelaure.
— Grand merci, marquise, c’est ma plus mortelle ennemie…
— Ensuite, madame d’Humières.
— Autre furie qui va me prendre à la gorge.
— Puis madame de Monaco.
— Grâce ! grâce ! cria Lauzun ; vous n’avez donc pas lu la fable du pauvre satyre Marsias cruellement écorché ?
— Pour la dernière, oh ! continua madame de Montespan, je vous assure que j’y ai eu du mal, vous la verrez bientôt, elle cause en ce moment avec Cavoie…
— Serait-ce, demanda Lauzun, quelque beauté nouvelle de cette cour, un astre qui s’élève sur l’horizon ; une femme, marquise, qui viendrait prendre des leçons de vous ?
— Elle n’en a pas besoin, reprit la Montespan, elle vous connaît, regardez de ce côté.
Le comte tressaillit, il venait de reconnaître Mademoiselle.
— La princesse ici, murmura-t-il, ah ! c’est une trahison, Athénaïs !
La marquise sourit, elle conduisit elle-même Lauzun à madame de Roquelaure.
Madame de Roquelaure, en voyant le comte s’avancer vers elle, s’était levée, après avoir laissé son éventail sur un pliant.
— Que veut dire ceci ? demanda Lauzun à la marquise de Montespan.
— Ma foi, je l’ignore mais cela n’en est pas moins indécent, cher comte ; voyez. Le quadrille s’était formé.
En effet, les danseurs du quadrille étaient à leurs places. Sur un signe de la Montespan, Lauzun déplia l’éventail de la maréchale, et il lut :
« Mon petit comte, vous n’êtes qu’un fat. Vouloir donner une femme de qualité en pâture à des sots comme Riom,